mardi 20 mai 2008

Périarthrite de l’épaule et hypersensibilité : témoignage



Lorsque l’on souffre de fatigue chronique, un évènement de ce genre peut devenir un véritable cauchemar.


En décembre 2007, débuta une douleur à mon épaule gauche, survenue suite à une activité physique non habituelle. Pensant qu’elle passerait avec le temps et quelques mobilisations que je connaissais depuis ma dernière périarthrite (à l’épaule droite, il y a 6 ans), je ne m’inquiétais pas trop. N’ayant plus de mutuelle et pas encore de médecin référent dans ma nouvelle région, je laissai traîner trop longtemps. Devant une augmentation progressive de la douleur, je me décidai enfin à faire toutes les démarches pour avoir une consultation avec un rhumatologue. Ce n’est donc que le 4 mars 2008 que je le rencontrai. A ce moment les douleurs étaient fortes au point que je étais obligée de me lever la nuit toutes les 3 ou 4 heures. Je ne pouvais plus travailler, ni conduire ma voiture, ni me coiffer correctement. En allant voir ce médecin, je m’attendais à ce qu’il accepte de me faire une infiltration simple, comme celle qui m’avait délivré de ma douleur il y a 6 ans. Mais hélas, il préféra m’envoyer dans une autre ville pour une infiltration « écho guidée » c'est-à-dire sous échographie.

Une semaine plus tard, épuisée par le manque de sommeil, je me donc rendue au centre pratiquant cet examen. Hélas encore, bien que rendue insensible par la présence de xylocaïne, cette infiltration d’hydrocortancyl ayant pour objectif de cibler les calcifications de l’épaule, va me provoquer ensuite plusieurs heures de douleurs aigues (environ les 12 heures suivantes). J’ai supposé que cet examen, agressif pour l’articulation, avait provoqué une réaction d’inflammation supplémentaire, que la dose de cortisone infiltrée à ce moment ne pouvait soulager. Bref, les deux jours qui ont suivi, je ne pouvais bouger mon épaule tellement le moindre mouvement déclenchait la douleur. Puis les jours suivant celle-ci diminua pour arriver enfin à une douleur supportable, inférieure à celle vécue avant l’intervention, c'est-à-dire acceptable sans calmants. Mais mon articulation s’était bloquée davantage, évoluant vers une capsulite. Le problème, c’est qu’en cas d’échec de cette infiltration, ce qui était le cas, le médecin proposait une ponction lavage ! Je ne voyais pas comment ce genre d’intervention paraissant encore une fois intrusif, pourrait me guérir !

Ayant compris que mon hypersensibilité augmentait considérablement mes sensations douloureuses et par conséquent rendait impossible toute mobilisation de l’articulation par un kiné, je décidais de profiter d’un retour en Provence pour aller à l’hôpital qui m’avait soigné lors de ma précédente périarthrite. Trois semaines s’étaient écoulées lorsque j’ai pu rencontrer le 10 avril 2008, un médecin en « rééducation fonctionnel » que je ne connaissais pas, mais qui malgré ses nombreux rendez-vous à pris le temps de m’écouter, et dont l’humanité m’a non seulement touché le cœur, mais sauvé de ma douleur. Après m’avoir averti des dangers de faire une nouvelle infiltration rapprochée de la première, et m’avoir dit qu’ensuite, même si je n’avais pas de résultats, je ne pourrai en faire une nouvelle, il accepta de me faire cette infiltration simple, piqûre non douloureuse qui me soulagea le jour même. Deux jours après je pouvais reconduire ! Les jours suivants je commençais mes séances de kiné avec succès. Un mois plus tard, je pouvais faire mon chignon, nouer mon tablier, dormir normalement (mettre les bras dans tous les sens). Je continue les séances de kiné pour me remuscler et arriver jusqu’à pouvoir dégrafer mon soutien gorge dans le dos !

Je précise qu’il y a 6 ans, il m’était arrivé pire à l’épaule droite, puisque celle-ci était complètement bloquée (capsulite) lorsque l’on m’avait fait l’infiltration. J’avais perdu beaucoup de temps auparavant, en séances de kiné inutiles du fait des douleurs trop vives, puis avec les vacances d’été et les congés du personnel médical, j’avais perdu encore un mois supplémentaire. Il m’avait fallut ensuite presque 4 mois de rééducation pour récupérer le minimum de mon articulation, et quelques mois supplémentaires pour retrouver toute la souplesse de mon épaule.

La conclusion de cette histoire en est que pour une personne atteinte d’hypersensibilité, surtout si elle est associée à une fatigue chronique (ce qui est généralement le cas), la gestion de la douleur est différente des autres personnes. Une intervention apportant une agression supplémentaire risque à mon sens d’aggraver l’état inflammatoire. C’est du moins la leçon que je tire de cette expérience vécue.

Je sors de cette épreuve épuisée, mais je remercie encore ce médecin qui a pris le temps de m’écouter faisant preuve d’une véritable humanité en acceptant de pratiquer cette infiltration finale salutaire.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

merci pour votre témoignage!
bon courage pour la suite !

David de conseil santé