dimanche 3 février 2008

Intolérance au lait et produits laitiers : faut-il les supprimer ?

Impact de leur consommation sur les problèmes ORL, douleurs musculaires et articulaires, et autres problèmes de santé.

Intolérance, allergie ou hypersensibilité ? Faut-il ou non supprimer le lait et les produits laitiers de notre alimentation comme le suggère certains ouvrages ? Essayons d’y voir plus clair.

Dans le règne animal il est intéressant de souligner qu’aucun mammifère ne consomme du lait à l’âge adulte, et encore moins de lait d’un autre mammifère. Mais l’homme lui, pour survivre, à toujours recherché d’autres aliments afin de pallier au manque de ceux pour lesquels il était programmé. C’est ainsi qu’il a appris à cuire l’amidon des féculents, à cailler le lait pour le consommer, et le saler pour le conserver. Néanmoins l’adaptation de l’organisme humain n’a pas été aussi performante que pour les aliments originels. Certains auteurs font remarquer la coïncidence existant entre le début des maladies infectieuses chez les êtres humains et le début de l’élevage.
Il n’est pas impossible que devant l’importance des molécules toxiques et nouvelles pénétrants dans notre organisme, celui-ci se trouve de plus en plus en difficulté pour gérer toutes les inventions humaines, d’où la multiplication des réactions dites allergiques.
D’autres auteurs avancent le fait que la plupart du temps le lait est consommé sous forme UHT, c'est-à-dire stérilisé à haute température. Cela sous entend que tous les enzymes présents ont été détruits. Or ils facilitent la digestion du lait. Le lait cru sur ce point serait préférable, mais le risque bactériologique existe (attention aux personnes fragiles et femmes enceintes) et de plus il est entier et donc plus long à digérer.

INTOLERANCE AU LAIT

Commençons par l’intolérance au lait. Celle-ci se situe au niveau du circuit digestif, se manifestant par des diarrhées, des douleurs intestinales et des ballonnements. Ces symptômes sont causés par une insuffisance en lactase, enzyme nécessaire pour dégrader et assimiler le lactose, sucre présent dans le lait. Cette intolérance au lactose est assez rare chez le jeune enfant, mais physiologique chez l’adulte. En effet, le lait chez tous les mammifères est réservé aux petits. Dès qu’il leur est possible de manger de tout, la mère n’allaite plus. Chez l’adulte humain, la production de lactase s’arrête lorsque la personne ne consomme plus de laitages. Mais on a remarqué que ce processus pouvait repartir progressivement en reprenant des fromages frais, des yaourts puis en dernier le lait.

Certains médecins ont fait le lien entre les rhinopharyngites, rhumes, bronchites et otites à répétition (plus d’une fois par an), et une mauvaise acceptation des produits laitiers riches en lactose. En supprimant ces produits, l’immunité s’améliore de façon spectaculaire !
De part ma profession de diététicienne et pour l’avoir vécu sur moi-même, je ne peux que confirmer cette observation. La dernière fois que j’ai été enrhumée c’est en novembre 2004, après avoir consommé 3 jours de suite de la crème fraîche. Avant que je ne cesse la consommation du lait, j’avais environ tous les 2 mois une rhinopharyngite. Au fur et à mesure que j’ai diminué l’apport de lactose, la fréquence a reculée.
Alors que faut-il enlever ?
Commencer par supprimer tous les produits laitiers contenant du lactose, de tous les laits de mammifères, c'est-à-dire tout sauf les fromages à pâte ferme (type emmenthal). En effet, le lactose disparaît au fur et à mesure de l’affinage du fromage. Faire cela pendant une à trois semaines. Puis il faut réintroduire les pâtes molles (type camembert) en faisant cela aussi sur 3 semaines. Si l’immunité reste bonne, réintroduire les fromages caillés (tomes fraîches), puis les yaourts. Observer encore sur une longue période si l’immunité reste bonne. Le lait sera réintroduit en dernier mais toujours mélangé à quelque chose de solide (ex : dans la purée, un gâteau). Généralement la crème fraîche, les entremets, les glaces et bien sûr le bol de lait feront réapparaître les problèmes O.R.L. La réapparition des symptômes montrera la limite de tolérance de l’organisme.
J’ajoute que l’abus des sucreries (souvent d’ailleurs au détriments des fruits riches en vitamine C) diminue aussi l’immunité.


ALLERGIE AU LAIT

L’allergie concerne généralement la caséine (protéines) du lait de vache. Elle se caractérise par une réponse immunitaire avec production d’anticorps comme toutes les vraie allergies. Il est donc possible de la vérifier par un test sanguin. Si le test est positif, il prouve qu’il y a bien une réaction de l’organisme lors de la consommation de laits ou de ses dérivés. Comme dans toutes les allergies, on peut observer des troubles cutanés, digestifs, et d’autres signes pouvant conduire à l’œdème de Quick et au choc anaphylactique. Cette pathologie s’observe plutôt chez le jeune enfant. C’est une des allergies dont l’avenir est le plus optimiste, car très souvent au bout de quelques années après avoir supprimé totalement les produits laitiers, la situation s’arrange. Il est alors proposé de réintroduire progressivement les produits laitiers, et si l’on n’observe plus de réactions auto immune, il est d’usage de dire aux parents que l’enfant peut manger normalement, qu’il n’est plus allergique au lait. Cependant je conseille de surveiller si d’autres pathologies ne viennent pas ensuite, pouvant trouver leur origine dans la consommation de ces produits laitiers, ces derniers en effet peuvent avoir été enregistrés comme potentiellement dangereux par les cellules du corps.


HYPERSENSIBILITE AU LAIT

Mais il semblerait que les deux phénomènes puissent s’additionner ou se côtoyer sans signes cliniques caractéristiques permettant d’identifier clairement l’allergie ou l’intolérance.
Un certains nombre de médecins et thérapeutes (naturopathes, ostéopathes…) ont observé des améliorations importantes lors de la suppression de la caséine (dans le lait de vache et ses dérivés) chez des patients souffrant de douleurs musculaires, ligamentaires et articulaires.
D’autres cas étudiés ont porté sur des troubles psychiques comme certaines formes d’épilepsie et d’autisme. La suppression totale du lait et de ses dérivés apporterait pour ces personnes, souvent des enfants, une amélioration incontestable à traitement égal. Les études ne disent pas malheureusement si la consommation d’autres laits comme celui de la chèvre ou de la brebis est possible.
Certains avancent l’explication suivante : des morceaux de protéines de lait insuffisamment digérées passeraient à travers la muqueuse intestinale pour aller vers certaines zones cibles dont ils perturberaient le fonctionnement. D’autres facteurs (terrain, intoxications aux métaux lourds ou autres) sembleraient intervenir.

Là encore, mon vécu personnel corrobore ces observations. Suite à une série de vaccinations dont la variole effectuée à nouveau par erreur à l’âge de 20 ans, j’ai eu de graves perturbations au niveau de mon cerveau. A partir de cette époque j’ai eu fréquemment ce que j’appelai « la tête dans le potage », comme si j’étais sous l’emprise de somnifères, moi qui ne prenais presque jamais de médicaments. Il m’a fallut attendre encore 10 ans à l’époque, pour arrêter enfin de prendre tous les matins mon bol de lait, puis quelques années plus tard, ne plus me gaver de camembert au goûter avec les enfants. Je pus alors reprendre des activités intellectuelles alors qu’avant j’avais peine à lire. Il faut dire que les tests de recherche d’allergie s’avéraient être négatifs, et que donc d’après la médecine conventionnelle, le lait ne pouvait être mis en cause. Normande et diététicienne, j’avais deux bonnes raisons d’être « accro » au fromage ! Cependant ma situation ne s’est vraiment améliorée qu’après l’arrêt de quasiment tous les produits laitiers.

CONCLUSION

Sans vouloir diaboliser le lait, il semblerait que beaucoup de personnes souffrant de douleurs multiples, de problèmes ORL et de douleurs intestinales entre autres, verraient leur situation s’améliorer en supprimant au minimum le lait de vache. Celui-ci n’est d’ailleurs pas indispensable, il est avantageusement remplacé par les yaourts, fromages frais ou salés. De même, les fromages de brebis et chèvres se sont montrés préférables à ceux issus de la vache, mais ils sont beaucoup plus chers !

1 commentaire:

audrey a dit…

Merci beaucoup pour ce très intéressant article, je pense que je viens de me découvrir une intolérance au lactose, après plusieurs années à penser que j'étais allergique à la poussière ou aux chats! Merci! :)